Selon les résultats de l’expertise de l’ITRA et de l’ESTEBA, “le riz analysé ne présente pas de danger pour la consommation”
Le samedi 10 septembre 2011, le siège de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) du Togo a servi de cadre à la présentation par les experts de l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA) et de l’Ecole Supérieure des Techniques Biologiques et Alimentaires (ESTEBA), des résultats d’analyse du riz “supposé toxique”. La cérémonie s’est déroulée sous la présidence du Président de la CNDH, Monsieur Koffi KOUNTE, coordonnateur du Comité technique chargé de faire la contre-expertise du riz, en présence des représentants de l’Association Togolaise des Consommateurs (ATC), des représentants de la Société Elysée Cotrane, importatrice du riz litigieux et des journalistes.
“Le riz analysé ne présente pas de danger pour la consommation”, tels sont là les termes du rapport de l’expertise d’analyse de l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA) présenté et transmis à la CNDH.
L’expert de l’ITRA, Dr Comlan Atsu AGBOBLI et celui de l’ESTEBA, Pr Aristide de SOUZA Comlan ont bien précisé que le riz ensaché et stocké dans les magasins Manuport C et EMATO” du Port Autonome de Lomé appartenant à la Société Elysée Cotrane est propre à la consommation. Par contre selon eux, la couche de riz de surface qui était en contact direct avec les produits de fumigation et qui était raclée, ensachée puis entreposée dans un conteneur est jugée toxique, et par conséquent ne peut être commercialisée.
En rappel, il faut souligner que l’affaire de riz supposé “toxique” a défrayé la chronique ces dernières semaines. L’information avait été publiée par certains journaux mi-août dernier et faisait état d’un stock de riz “hautement toxique” débarqué au Quai 3 du Port autonome de Lomé par la Société Elysée Cotrane, appartenant à Mme Julie Béguédou. Ce riz en vrac de la cargaison 9501T000, équivalant de 190.000 sacs de 50 kg a été transporté par le navire VANASSA C.
Selon l’hebdomadaire L’Indépendant Express N° 177 du 16 août 2011, le “riz était couvert en sa surface par des produits de fumigation, un produit appelé FUMITOXIN, une matière hautement toxique qui était directement jetée sur les grains de riz…
Il va être mis en sac ou livré à des grossistes et autres commerçants qui vont se charger d’empoisonner la population avec ce riz. Une affaire qui devrait attirer l’attention des autorités du pays.”
Malgré la montée au créneau de Mme BEGUEDOU, Directrice de la Société Elysée Cotrane, pour démentir cette information, et le communiqué du Ministre du Commerce et de la Promotion du Secteur Privé pour dénoncer une “campagne de désinformation orchestrée par des personnes non qualifiées et aux desseins inavoués”, la tension n’a guère baissé. La polémique s’est ensuite amplifiée, surtout avec l’assignation en justice de l’hebdomadaire “L’Indépendant Express” par la Société Elysée Cotrane.
En vue de la manifestation de la vérité, certaines organisations notamment, l’Association Togolaise des Consommateurs (ATC), la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) et certains partis politiques ont exigé une contre-expertise de ce riz, avant sa commercialisation.
Ainsi, par courrier en date du 22 août 2011, l’ATC a sollicité l’implication de la CNDH pour coordonner une mission d’expertise demandée à l’ITRA et à l’ESTEBA.
La CNDH a répondu à cet appel en organisant des rencontres avec les différents acteurs impliqués. Ainsi, le 30 août 2011 “l’ITRA a, à travers son laboratoire d’analyse, effectué huit (08) prélèvements composites de riz dans deux (02) magasins de la zone portuaire (Magasin C et Magasin EMATO”).
“Les résultats obtenus montrent qu’aucun des huit échantillons ne présente de traces d’aluminium supérieures à la norme de 8,5 rng/j et par personne fixée par JECFA. Eu égard aux résultats sus présentés, le riz analysé ne présente pas de danger pour la consommation”, conclu le rapport d’expertise de l’ITRA du Dr Comlan Atsu AGBOBLI.
Même son de cloche du côté de l’Ecole Supérieure des Techniques Biologiques et Alimentaires (ESTEBA), dirigée par le Professeur Aristide de Souza Comlan.
A l’issue de ces analyses, l’ATC et la Société Elysée Cotrane se sont dits satisfaits. Par contre, l’hebdomadaire L’Indépendant Express a contesté les résultats de cette contre expertise. Dans un communiqué publié le 11 septembre 2011, le Directeur de publication de ce journal, Carlos KETOHOU dit n’avoir pas été “associé ni de près ni de loin à toutes les phases de cette contre expertise donc, ne peut porter un jugement de valeur sur la crédibilité de ces travaux”(…) Il “envisage d’autres travaux plus crédibles qui devront se dérouler dans la transparence avec l’implication de toutes les parties, en vue d’établir la vérité sur la qualité du riz importé par la société Elysée Cotrane”.