En mission à Lomé dans le cadre des consultations avec les structures effectuant des visites dans les lieux de détention, une délégation du bureau régionale de la Croix Rouge et du Croissant Rouge (CICR) basée à Abidjan en Côte d’Ivoire a échangé avec le Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) du Togo, Maître de Conférences Alilou Sam-Dja CISSE. La rencontre s’est déroulée le 19 janvier 2017 au siège de l’institution.
Conduite par Madame Anne Muller accompagnée de Madame Simona CERVI, cette rencontre avait pour objectif de réévaluer les conditions de détention des personnes privées de liberté au Togo et voir dans quelle mesure le CICR peut contribuer à leur amélioration.
La visite de la délégation du CICR au Togo fait suite à celle effectuée en 2015. Les discussions avec le Président de la CNDH ont porté sur les conditions de vie et de détention des personnes privées de liberté. Pour le Président CISSE, les conditions de détention sont une préoccupation de la CNDH qui joue désormais le rôle de Mécanisme National de Prévention de la torture (MNP). Dans cette optique soutient-il, la Commission visite régulièrement les prisons et adresse à chaque fois à l’endroit des autorités compétentes un rapport assorti de recommandations.
Pour l’essentiel, Le constat de ces visites révèle que malgré les efforts consentis par les autorités beaucoup reste encore à faire dans le domaine de la santé et de l’alimentation. La question de la surpopulation carcérale a été en partie réglée, avec la construction d’une nouvelle prison moderne à Kpalimé. Cependant, l’absence de règlement intérieur des prisons, ne constitue pas moins une préoccupation aussi bien pour l’administration pénitentiaire que pour la CNDH qui l’a inscrit dans son programme d’action 2017, a-t-il fait observer.
Evoquant les freins à la mise en œuvre des recommandations formulées par la CNDH, le Président CISSE a insisté sur le manque de moyens financiers. « La volonté politique est là, les réformes sont en cours. Mais, c’est parfois un problème de manque de moyens financiers pour mettre en œuvre toutes les recommandations formulées ».
Les discussions ont également porté sur la collaboration entre la CNDH et les organisations de la société civile.
La Commission a saisi cette occasion pour solliciter la contribution du CICR en vue du renforcement des capacités de ses agents en droit international humanitaire et une aide en produits pharmaceutiques pour les soins médicaux des détenus.
Mme KLU Kafui
Service de communication de la CNDH