La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) du Togo a organisé du 03 au 05 novembre 2020 à l’Hôtel Sarakawa à Lomé, un atelier de renforcement de capacités de ses membres et de son personnel sur le fonctionnement du mécanisme national de prévention de la torture (MNP). Cet atelier a bénéficié de l’appui financier du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). La rencontre a été présidée par le Président de la CNDH, madame Nakpa POLO, en présence de la représentante du représentant résident du PNUD au Togo, madame Epiphanie M. HOUMEY EKLU-KOEVANU, chef du programme gouvernance démocratique et institutionnelle au PNUD.
L’objectif de cet atelier est d’accroitre l’efficacité de la CNDH en matière de monitoring des lieux de privation de liberté. En effet, le mécanisme national de prévention de la torture (MNP) arrimé à la CNDH par la loi organique N°2018-006 du 20 juin 2018, a pour mission de prévenir la torture et autres formes de traitements cruels, inhumains ou dégradants à travers des visites régulières et inopinées des lieux de privation de liberté.
Pour remplir efficacement cette mission, il faut connaitre entre autres, les techniques et la méthodologie de visite des lieux de privation de liberté, mais aussi les techniques de rapportage du monitoring des lieux détention.
C’est ce qu’a rappelé le Président de la CNDH, madame Nakpa POLO à l’ouverture des travaux. Selon madame POLO, les membres de la Commission chargés de conduire le MNP font face, plus d’un an d’exercice après, à un certain nombre de défis qui ont trait aux techniques de visite des lieux de privation de liberté. Pour Madame le Président de la CNDH, la visite des lieux de détention “requiert un certain nombre de connaissances d’ordre technique et professionnel qui méritent d’être mieux maitrisées pour atteindre l’efficacité”. Mais, la connaissance des techniques de visite ne suffit pas ; il faut également “une appropriation des méthodes de rédaction des rapports issus de ces visites et le système de suivi évaluation des recommandations auquel les membres et le personnel de la Commission doivent se familiariser”, a-t-elle précisé.
Madame le Président de la CNDH a saisi l’occasion pour exprimer ses sincères remerciements au PNUD qui a bien voulu, une fois encore, accompagner financièrement la Commission dans la réalisation de cette activité.
Pour sa part, la représentante du représentant résident du PNUD, madame Epiphanie M. HOUMEY EKLU-KOEVANU a remercié la CNDH pour l’initiative de renforcer les capacités de ses membres et de son personnel. Selon elle, “la présence du PNUD aux côtés de la CNDH traduit tout l’intérêt qu’il accorde à la dignité humaine, la démocratie et la prévention de la torture”.
Elle n’a pas manqué de saluer l’engagement du gouvernement togolais à mettre tout en œuvre pour améliorer les conditions de détention et la prévention de la torture lors des examens des différents rapports par le comité contre la torture.
Madame HOUMEY EKLU-KOEVANU a, pour finir, réaffirmé la disponibilité de son organisation à poursuivre ses appuis au gouvernement et aux institutions de la République en vue de consolider l’Etat de droit et la cohésion sociale qui sont des conditions nécessaires à la croissance économique et à la prospérité de tous.
Pendant trois jours, les participants ont été édifiés sur plusieurs modules, entre autres, les techniques de planification des visites des lieux de privation de liberté, le monitoring des lieux de privation de liberté, à savoir les prisons et les lieux de garde-à-vue, les techniques d’investigations et de rédaction de rapports sur les cas de torture, les techniques de suivi des recommandations, et la protection des personnes vulnérables dans les lieux de privation de liberté.
Désormais, les membres et le personnel de la CNDH sont davantage aptes à analyser la situation des lieux de détention et identifier les risques éventuels de torture et de mauvais traitements et à faire le suivi des recommandations formulées à l’issues des visites.
Pour passer de la théorie à la pratique, cette formation est suivie de visites de prisons et autres lieux de privation de liberté dans la partie septentrionale du pays.
Innocent POPOLE
Service de presse de la CNDH