L’hôtel NASSAM’S de Sokodé a abrité ce vendredi 24 octobre 2025, une rencontre d’échanges sur la prise en compte des droits de l’homme dans les pratiques traditionnelles. L’initiative, portée par la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), vise à amener les chefs traditionnels à adopter une approche fondée sur les droits de l’homme dans le règlement ou la résolution des conflits qui naissent dans leur communauté. Les travaux ont été dirigés par maître Kwao Ohini SANVEE, président de la CNDH en présence du Préfet de Tchaoudjo monsieur TCHIMBIADJA Yendoukoa Douti.
La rencontre qui a réuni principalement les membres du Conseil national et des Conseils préfectoraux des chefs traditionnels venus de différentes localités du pays, interpelle sans nul doute ces derniers en tant que garants des us et coutumes. Au Togo, en effet, une place importante est accordée à la chefferie traditionnelle conformément à la loi N°2007-002 du 08 janvier 2007 relative à la chefferie traditionnelle et au statut des chefs traditionnels. L’article 20 de la loi dispose que « Le chef traditionnel est le gardien des us et coutumes. A ce titre, il veille à l’harmonie et à la cohésion sociale. Il dispose d’un pouvoir d’arbitrage et de conciliation des parties en matière coutumière ».
Il s’agit là de la justice traditionnelle dans laquelle la plupart des populations rurales ont placé leur confiance en sorte qu’elle constitue des outils judiciaires de premier plan. Cependant, certaines décisions peuvent être critiquables et critiquées si elles ne respectent pas les droits protégés par les textes togolais et instruments ratifiés par le Togo. C’est pour cette raison que le président de la CNDH, Me SANVEE a estimé que « A l’heure où nos traditions sont de plus en plus remises au cœur de nos actions, il est temps que la justice traditionnelle intègre les droits de l’homme pour la cohésion sociale et la paix recherchée ». Selon lui, les droits de l’homme ne sont pas des notions totalement étrangères à nos coutumes.
Le préfet de Tchaoudjo a, pour sa part, salué l’initiative de la CNDH, qu’il a qualifiée de louable, car elle vise à renforcer les compétences des chefs traditionnels afin qu’ils puissent continuer à jouer leur rôle d’arbitres et de gardiens des us et coutumes tout en intégrant les principes fondamentaux des droits de l’homme dans leurs pratiques quotidiennes.
Trois modules relatifs aux droits de l’homme en général, à la protection des droits de l’homme dans les jugements traditionnels, notamment les affaires de sorcellerie et à la contribution de la chefferie traditionnelle à la paix et à la préservation des droits humains ont été développés. Des échanges d’expériences issus des pratiques coutumières Ewé, Kabyè et Tem ont permis d’enrichir les discussions.
La CNDH, à travers cette initiative, réaffirme son engagement à œuvrer pour une justice coutumière moderne, respectueuse de la dignité humaine et des valeurs universelles, tout en préservant les fondements culturels et spirituels qui font la richesse des communautés locales.
Service de presse de la CNDH







