« La journée internationale de la femme est l’histoire de femmes ordinaires qui fait l’histoire » . Elle puise ses racines dans la lutte menée par les femmes depuis des siècles pour participer à la société sur un pied d’égalité avec les hommes. A l’occasion de la célébration de cette journée, la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) du Togo, a organisé une causerie-débats sur le la dévolution successorale au Togo. Cette rencontre qui s’est déroulée jeudi 07 mars 2019 au centre communautaire de Bé, a été présidée par le Président de la Commission, Maître de Conférences Alilou Sam-Dja CISSE, en présence du chef canton de Bé, TOGBUI Mawuko Adéla AKLASSOU IV et du rapporteur général de la CNDH, Monsieur AMAKOUE Ahoro Atchindé.
Cette causerie-débats sur la dévolution successorale a regroupé chefs traditionnels, responsables religieux, leaders communautaires, responsables des Comités villageois de développement (CVD), des Comités de développement des quartiers (CDQ) et des groupements de femmes, tous du Canton de Bè. L’objectif poursuivi par la CNDH est d’amener les populations de ce canton à connaître les dispositions pertinentes du Code Togolais des Personnes et de la Famille (CTPF) sur la dévolution successorale pour mieux revendiquer leur droit à l’héritage. En effet, dans nombre de communautés au Togo, les femmes sont souvent privées de leur droit à la succession, en application des coutumes ancestrales, d’où cette initiative de la Commission.
En ouvrant les travaux, le Président de la CNDH, Maître de Conférences Alilou Sam-Dja CISSE a reconnu que la dévolution successorale fait couler beaucoup d’encre et de salive au sein des communautés. Et le but de la Commission est d’arriver à mettre fin à la discrimination et aux violences faites aux femmes et aux filles dans le domaine de la succession. Ainsi dit-il, « les femmes libérées des contraintes et pesanteurs socioculturelles, pourront apporter leurs contributions au développement de nos communautés ».
Convaincu que l’approche genre est indispensable dans tout projet de développement qui se veut durable, le Président CISSE a demandé aux chefs traditionnels et aux populations en général de faire en sorte que leurs décisions puissent se conformer à la législation en vigueur dans le pays. Car selon lui, les droits de l’homme sont l’ensemble des prérogatives reconnues à tout individu, y compris les femmes, et il s’avère indispensable de tenir compte de cette catégorie de personnes dans les prises de décisions.
Le Chef Canton de Bè, Togbui Mawuko Adéla AKLASSOU IV a remercié la CNDH pour avoir choisi son canton. Il a souhaité que de telles initiatives se multiplient pour permettre aux populations de mieux connaître leurs droits mais aussi leurs devoirs.
La rencontre a été marquée par une série de communications portant sur les régimes matrimoniaux et la coutume, les droits successoraux au Togo, la filiation de l’enfant né hors mariage : l’action en reconnaissance de paternité.
Innocent POPOLE
Service de presse de la CNDH