La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a porté cette année son choix sur la ville de Dapaong, chef lieu de la région des Savanes pour commémorer la journée internationale des droits de l’homme. Une semaine d’activités portant sur plusieurs thématiques, marque la célébration de cette journée internationale. La Commission l’a voulu ainsi pour passer en revue avec l’ensemble des acteurs des droits de l’homme de la région, les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des deux pactes de décembre 1966, à savoir le pacte international relatif aux droits civils et politiques, et le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. L’occasion de toucher également du doigt les problèmes spécifiques récurrents des droits de l’homme identifiés dans la région. Compte tenu de l’importance de l’événement, le Président de la CNDH, Maître de Conférence CISSE Alilou Sam-Dja, préside personnellement les travaux de cette semaine des droits de l’homme.
Précédées d’un communiqué de presse ayant fait l’objet d’une large diffusion sur les médias locaux, les activités s’inscrivant dans le cadre de la commémoration de la journée internationale des droits de l’homme ont véritablement démarré dans la journée du mardi 08 décembre 2015 à Dapaong, chef-lieu de la région des Savanes. Le Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) qui accorde un cachet spécial à la présente manifestation qu’il place sous le signe de la conversion des mentalités, a ouvert les travaux de cette première journée meublée par des échanges sur deux thèmes : « Les enfants talibés » et « les violences faites aux femmes ». Deux thèmes dignes d’intérêt, d’autant plus que ces problèmes sont propres à la région où les pesanteurs socio-culturelles ne riment pas forcement avec la mise en œuvre effective des instruments internationaux des droits de l’homme auxquels le Togo est partie et qui sont introduits dans l’ordonnancement juridique interne pour être appliqués.
Les exposés sur les deux thèmes ont suscité des débats passionnants qui ont donné satisfaction aux uns et aux autres. Prenant en compte les préoccupations des intervenants, le Président CISSE a convié tous les acteurs à des actions tous azimuts avec à la clé l’obligation pour tous de convaincre la population cible de changer de mentalité en brisant le cercle vicieux qui les empêche de s’affranchir de certaines considérations aujourd’hui battues en brèche.
Dans les discussions générales, le Président CISSE a saisi l’occasion pour mettre en garde contre les détournements d’images sur les réseaux sociaux à des fins de manipulation et de désinformation. Ces détournements, dit-il, écornent l’image de notre pays en même temps qu’ils incitent à la violence.
Conformément au programme établi, la CNDH était dans l’après-midi dans les prisons, commissariats de police et brigades de gendarmerie de la ville pour s’assurer du respect des droits des personnes privées de liberté. Le Président CISSE a profité de l’opportunité pour rappeler aux responsables de ces lieux l’obligation de respecter la présomption d’innocence et le délai raisonnable dans la procédure judiciaire.
Les travaux se poursuivent aujourd’hui avec une importante rencontre avec la société civile pour dynamiser le partenariat entre les deux parties.
Batuzi TCHAMDJA
Directeur des Antennes Régionales
