Il a été reconnu que les entreprises dans leur mission de création de richesse, créent des nuisances et peuvent porter atteinte à la vie ou à la liberté des personnes. Aussi sont-elles de plus en plus pointées du doigt pour des graves et diverses violations des droits de l’homme : travail forcé, meurtres politiques, financement des conflits armés et soutien à des dictatures ou dégradation de l’environnement. Afin de répondre aux besoins et attentes de leurs parties prenantes (employés, clients, actionnaires, fournisseurs, populations riveraines,…) les entreprises se doivent d’intégrer dans leurs pratiques de management les dimensions économique, sociale, environnementale, culturelle et de bonne gouvernance.
Pour cette séance d’imprégnation, M Gildas Koffi ALIKIZANG, point focal RSE à la CNDH, a fait la genèse de cette notion. Selon lui, elle est apparue dans les années 50 et a pris un essor entre les années 1990 et 2000, avec l’évolution du capitalisme et la mondialisation de l’économie qui ont favorisé une prolifération des entreprises dans le monde et leurs dérives. La RSE s’est ensuite développée avec la montée en puissance de la thématique du développement durable, a-t-il précisé.
Après avoir rappelé les 10 principes de la RSE, l’orateur a expliqué la différence qui existe entre la RSE et la Responsabilité des Entreprises en matière de Droits de l’Homme (REDH). Cette dernière, selon l’orateur, est un concept politique qui fait des individus des sujets de droit. Elle constitue un socle démocratiquement défini et opposable aux entreprises coupables de violation des droits de l’homme et de manquement à leurs engagements.
Ainsi, désormais avec la REDH, les entreprises ne peuvent plus ignorer les droits de l’homme. Elles doivent se préoccuper non seulement du respect des droits de l’homme, de la satisfaction des attentes et des exigences des employés et des syndicats, mais aussi des consommateurs.
Après avoir rappelé le cadre normatif de la RSE au plan national, régional et international, le communicateur a énuméré les différentes normes d’autorégulation des entreprises qui ne sont, en fait, que des instruments de certification, de labellisation servant de référentiels spécifiques ou code de conduite.
Pour terminer, M. ALIKIZANG a rappelé la Déclaration d’Edimbourg adoptée lors de la 10e Conférence internationale du Comité international de Coordination des institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l’homme (CIC), tenue du 08 au 10 octobre 2010 en Ecosse et qui reconnait aux institutions nationales des droits de l’homme un rôle significatif à jouer dans la résolution de problèmes de droits de l’homme au sein des entreprises.
Signalons que cette rencontre vient renforcer les capacités des membres et du personnel de la CNDH en prélude à la visite des entreprises, industries extractives et autres unités de production du pays, qui démarre à compter du mois de septembre de cette année.
Innocent POPOLE